LE PICKLEBALL GAGNE ÉNORMÉMENT EN POPULARITÉ CES DERNIÈRES ANNÉES PARTOUT DANS LE MONDE.
Le pickleball populaire auprès des aînés
Auteure: Anne Pélouas
Crédits photo: Patrick Hébert
Grande amatrice de sports en plein air, Francine Pellerin cherchait une activité physique à faire à l’intérieur en automne et en hiver. « J’avais bien envie d’essayer un sport de raquette et quand j’ai vu il y a un an et demi qu’il y avait un groupe FADOQ qui faisait du pickleball à Montréal, j’ai décidé de m’inscrire ». Âgée de 70 ans, elle complète ainsi sa panoplie d’activités physiques qui comprend le vélo, le ski de fond et la marche, en découvrant un sport « facile à apprendre », avec des parties courtes.
« C’est vraiment le fun de jouer dans ce groupe, à quatre sur un terrain, ajoute-t-elle. On change de partenaires et d’adversaires toutes les 30 minutes ». Elle aime que ce soit un sport qui fasse bouger, où l’on s’améliore constamment, et un groupe où les gens sont relax et non compétitifs. « On joue pour s’amuser et ça me met de bonne humeur, même si c’est aussi bon pour le cardio », dit celle qui pratique désormais aussi de temps en temps le pickleball avec son chum de Québec, à l’Université Laval.
Où jouer ?
Le pickleball gagne énormément en popularité ces dernières années partout dans le monde et particulièrement au Canada. Le site de Pickleball Québec est une bonne porte d’entrée pour ceux et celles qui cherchent des clubs ou groupes avec lesquels pratiquer ce sport. Au Québec, on trouve des clubs aussi bien dans la grande région de Montréal qu’à Sherbrooke, dans les Laurentides ou au Saguenay. Plusieurs regroupements régionaux de la FADOQ en ont aussi. Tel est le cas notamment au Saguenay–Lac-Saint-Jean et à Montréal.
« Le pickleball fait partie de notre programmation depuis 2017 », précise Isabelle Brault, coordonnatrice Loisirs et Évènements de la FADOQ Région île de Montréal. Le groupe que nous avons créé est animé par un couple de bénévoles très dévoués : Yvon Brisebois et Nicole Labrosse. Signe de la popularité du sport et du groupe : « De l’hiver au printemps, c’est toujours complet pour les deux séances du mardi et du jeudi au Centre Pierre Charbonneau, avec 56 inscrits », souligne Mme Brault.
Ce groupe unique à Montréal ne rend pas compte cependant de l’engouement des plus de 50 ans pour ce sport, car nombreux sont ceux qui jouent au pickleball dans d’autres clubs ou via des groupes communautaires, dans la région de Montréal comme ailleurs au Québec. « Nous pourrions nous-mêmes, note Mme Brault, avoir plus de groupes, vu la demande, mais il faudrait trouver des gymnases pour jouer et des bénévoles pour les animer ».
Instructeurs-animateurs de pickleball
Yvon Brisebois et Nicole Labrosse étaient des fervents de la course à pied, qu’ils pratiquent toujours, lorsqu’ils ont entendu parler du pickleball. « Jeune, je n’étais pas très fort en sport, mais la course m’a permis de me tenir en forme toute ma vie, dit l’homme de 78 ans, retraité depuis dix ans. « On a appris à jouer au pickleball, puis on est devenus instructeurs. Après la pandémie, ils ont repris l’animation du groupe de la FADOQ, île de Montréal. « On a continué à organiser les deux groupes par semaine qui vient jouer sur six terrains que la FADOQ loue pour 1 h 30 au Centre Pierre-Charbonneau, les mardis et jeudi après-midi, pendant 12 semaines par saison. Nous initions les nouveaux. Il y a des gens en effet qui ont joué déjà au tennis, mais d’autres qui n’ont jamais fait de sport de raquettes ; nous tirons la composition des équipes avec des cartes à jouer toutes les 30 minutes. Ceci favorise les échanges entre moins habiles et plus habiles, ce qui facilite l’apprentissage ». Tout le monde trouve son plaisir dans ce sport récréatif, conclut M. Brisebois, « qu’il ait 66 ans comme notre plus jeune ou 87 ans, comme notre doyen actuel ».
Ainsi, chaque semaine, 48 membres de la FADOQ jouent au pickleball au Centre Pierre Charbonneau, mais chaque session, note-t-il, « on a une liste d’attente et je dois référer plusieurs personnes à d’autres clubs qui ne font pas partie de la FADOQ ».
Lui-même ne se lasse pas de vanter les mérites de ce sport. « Il permet de bouger, ce qui est primordial quand on vieillit. C’est bon pour le corps, parce qu’on évite ou retarde les problèmes d’articulations et les maux de dos ; c’est aussi bon pour la tête, avec un effet positif sur la mémoire, et c’est bon pour le moral ». Il ne faut pas négliger non plus l’aspect social de ces rencontres sportives, selon lui : « Quand on partage les mêmes intérêts, on peut se faire des amis. Certains se voient en dehors du pickleball et partent même en voyage ensemble. Nous-mêmes, on a développé de belles amitiés avec d’autres couples au pickleball ».
Autre avantage : l’équipement qui n’est pas bien cher. Une bonne raquette (ou pagaie) s’achète pour environ 100 dollars. Puis il faut une balle spéciale pour le groupe et bien sur de bons souliers de sport aux pieds, voire une paire de lunettes de protection.
Des règles du jeu faciles à apprendre
Plusieurs des règles officielles du pickleball s’apparentent à celles du tennis, du ping-pong et du volley-ball. Une partie est généralement de 11 points et, pour la gagner, un écart de 2 points est nécessaire. En tournoi, les parties peuvent être de 15 ou 21 points. Contrairement au tennis et au badminton, seule l’équipe qui sert peut faire des points. L’équipe qui reçoit le service pourra faire des points seulement lorsqu’elle aura regagné le service.
Celle qui sert fait un point lorsque l’autre (qui reçoit) commet une faute. Chaque équipe a droit à deux services au cours d’un match, à l’exception du tout début du match.
Lors du service, la balle doit effectuer un bon de chaque côté du filet ; ce n’est que par la suite que l’on peut frapper la balle à la volée. Au moment du service, l’équipe adverse doit en effet laisser la balle faire un bon avant de frapper le retour.
Pickleball en compétition pour les aînés
Suite logique aux activités de pickleball offertes localement : le sport a aussi fait son entrée aux Jeux régionaux de l’île de Montréal en 2018. Depuis, il y a toujours plus d’équipes en compétition et le prochain tournoi de pickleball pour les Jeux régionaux qui aura lieu le 27 mai ne devrait pas échapper à la règle. On retrouvera aussi la discipline aux Jeux du Canada 55+ à Québec en août, puis aux Jeux provinciaux organisés par la FADOQ en septembre à Sherbrooke. De quoi aiguiser la curiosité d’autres aînés pour ce sport de raquette irrésistible quand on y goûte !